000 / LA GRANDE COURSE DES TEMPLIERS, 73km, 3400d+
LA GRANDE COURSE DES TEMPLIERS, 73km, 3400d+, 2900 coureurs
Allez c'est parti, commençons par la préparation : celle-ci c'est déroulée parfaitement, franchement je ne pouvais pas faire mieux.
J'ai commencé par travailler la vitesse en montagne avec des sorties rapides et la Skyrhune en objectif fin septembre (cette course m'a d'ailleurs bien défoncé) puis en octobre j'ai réussi à me faire de très grosses sorties (que ce soit vélo ou trail) sans gros pépin physique et en fractionné, mes temps n'ont jamais été aussi bons (merci à Guillaume Rousset pour la dernière séance de 400m !).
A la fin de la préparation, les 15km de la Nive une semaine avant les Templiers m'ont permis de confirmer que la forme était au rendez-vous ( j'ai tourné les 15km à 18.5km/h et l'après-midi je suis parti me faire 70 bornes en vélo avec cols à plus de 30km/h de moyenne).
Il était également temps que la course des Templiers arrive car je commençais sérieusement à saturer niveau course à pied et aussi à accumuler pas mal de fatigue.
Je me suis restreint au niveau chocolat et alcool et la dernière semaine j'ai vachement fait attention à ma nourriture ce qui m'a permis d'atteindre un poids de forme de 78kg (ça change des 87kg de mi juillet !) donc niveau poids, parfait, mais que c'est dur !!!
Vendredi soir : départ 21h30, direction Toulouse et dodo dans le super Opel combo de ma chérie !
Samedi matin : reprise de la route, arrivée sur Millau vers 12h30 et direction le resto pour manger de bonnes pâtes au roquefort pour moi ( et des pâtes de brun fadasses pour ma chérie ... lol )
Après, direction le village pour récupérer le dossard et passer voir le stand Endurance Shop ( mon partenaire sans qui je n'aurais pas eu de dossard ) et le stand Tom Tom.
Sans oublier le stand de la course d'Espelette et le stand Euskal raid ( qui organise l'Euskal trail).
Après avoir bavardé course à pied pendant un petit moment, retour au centre de Millau ou nous nous installons sur une terrasse pour attendre les 2 autres membres de mon équipe de choc : Maxou et Charly ( qui se tapent quand même 4h30 de route rien que pour moi ), si j'en ai pas de la chance !
Une fois tout le monde rassemblé, direction le resto pour la dernière pasta party !
Petite Leffe que je savoure. ( j'ai lu qu'une bière par jour était bénéfique pour la santé; ça se trouve c'est des conneries mais du coup ça me déculpabilise ! )
Je me casse bien le ventre ( enfin ! car pendant une semaine je me suis bien restreint ) et en retournant à la voiture pour aller dormir je me retape quand même 3 pains aux raisins bien dégueulasses (ils étaient un peu périmés ... ). En effet je me dis que pour le dernier soir, je peux bien me casser le ventre et manger n'importe quoi, c'est plus ça qui va changer la donne !
Mes frangins installent la tente, gonflent leur matelas avec beaucoup de mal et je pense que s'il s'agissait d'une poupée ça aurait été beaucoup plus vite !
Leur nuit n'a pas du être des meilleures car forcément, qui dit matelas gonflable dit matelas qui se dégonfle ... n'est ce pas Charly ? ;)
La nuit fut bonne( petit épisode de la série Viking avant de se coucher) et le lendemain réveil à 4h00.
Dimanche 4h00 réveil ! Il fait pas chaud, environ 6°, et je prépare mon thé avec une moitié de gâteau sport Overstim, tout passe bien, c'est nickel ! Nous sommes garés à 400m du départ, c'est parfait ! On finit le petit déjeuner, je pars faire le pipi et aussi le caca de la peur ( ce qui fait encore 300 grammes de moins à porter, cool ! ) et c'est parti pour l'équipement . Je fais assez simple: cuissard, débardeur qui colle au torse et tshirt par dessus ( je mets toujours 2 couches car je suis très sensible au froid et j'ai pas envie de m'arrêter toutes les 15 minutes me vider ) et je rajoute une paire de gants et pour la première fois j'utilise des manchons que j'enlèverai lorsqu'il fera meilleur.
En chaussures, j'utilise les Adidas Raven ( j'en suis super content, niveau confort et tenue de route elles sont nickels ), et une paire de chaussette de running route décathlon. Pour finir j'utilise une ceinture porte bidon Overstim qu'on ma donnée il y a quelques années, avec des bidons de 75cl ( le minimum obligatoire ). Je ne prends pas de bouffe car je compte manger une banane entière à chaque ravitaillement et ça devrait suffire. Dans les bidons je tourne au mélange moitié eau, moitié coca. Rien de plus !
Tactique de course : je me suis souvent fait la course dans ma tête, quelle tactique prendre, quelle place viser ...? Au début j'étais quand même confiant, je me disais qu'un top 5 serait jouable, mais lorsque j'ai vu le plateau des coureurs, surtout étrangers, j'ai vite revu mes objectifs à la baisse et un top 10 était plus envisageable. Du coup, ma tactique était de se situer au départ autour de la dixième place puis après, on avisera ! Et surtout ne pas dépasser les 160 pulsations par minutes .
05h00 : départ dans 15 minutes, je pars trottiner légèrement, mais je me dis que j'ai 7h00 de course qui m'attendent donc pas la peine de se fatiguer avec l'échauffement !
05h10 : dernier bisou à ma chérie et dernière accolade aux frangins avant le départ.
05h15 : après une présentation des athlètes qui s'affrontent pour un challenge France contre USA contre selection Européenne, le départ est donné sur la musique Améno (Era), ça donne vraiment des frissons! C'était magique !

Km 1 : ça part assez tranquille, environ 16km/h, je ne ressens pas le froid, nous sommes un très gros peloton, ça discute à droite à gauche, on est tous frais !
Km 3 : on attaque les choses sérieuses. Première côte, je dois me situer dans les 20, je double, on me double, devant c'est parti plus vite, je laisse filer, mon cardio m'indique 150 à 155 bpm, et je reste à ce niveau. Au fur et à mesure de la montée, de petits groupes se forment et j'ai l'impression d'intégrer un groupe de "poursuivants" j'aperçois un autre groupe de 5 coureurs avec une trentaine de secondes d'avance sur nous.
Km 6 : fin de la première difficulté du jour, et on est parti pour presque 10km de chemins roulants, c'est parfait car c'est un genre de terrain qui me convient grâce à ma vitesse travaillée à l'entrainement.
Je fauche donc compagnie à mon groupe et fais l'effort pour revenir sur le groupe de "tête" on va dire, car à ce moment là, j'ai aucune idée de quelle position je suis.
Je crois qu'en fait il y avait 3 ou 4 échappés devant, ce qui fait que nous sommes en position 5/6/7/8. Très bien, c'est ce que je voulais !
Km 17 : c'est parti pour 4km de descente, ça descend vite mais c'est raisonnable par contre derrière ils ont descendu comme des boulets de canon, et 2/3 personnes me passent devant car ils vont vraiment vite et je préfère les laisser passer, faut garder du jus pour la suite et pas tout donner dès la première descente me dis-je.
Km 21 : Ravitaillement de Peyreleau et mise en oeuvre de mon équipe de choc : ils sont parfaits !!!!
Nath récupère mon bidon vide et m'en donne un plein. Elle récupère aussi ma frontale car le jour se lève.
Max me donne une bouteille pour boire de suite que je lui redonne une fois bue.
Charly me donne ma banane et promène mes bâtons . ( je lui avais demandé de prendre mes bâtons au cas où j'en chie énorme et en fait je ne les ai jamais utilisés)
Franchement je pense qu'on peut pas faire mieux, je ne m'arrête quasiment pas, tout va très vite, cette équipe est très professionnelle !
Km 22 : je repars en 6ème position, derrière Pascal Guiget et c'est parti pour une deuxième ascension. Je suis toujours en mode "je gère la fougère" , tout se passe vraiment bien un top 5 est envisageable me dis-je à ce moment.

Km 23 : un boulet de canon nous double : il s'agit de Sage CANADAY qui nous dépasse à une vitesse hallucinante, impossible de l'accrocher. On le laisse donc partir, en même temps c'était un favori donc on ne joue pas dans la même cour !
Km 24 : fin de la côte et c'est reparti pour une partie "roulante" que je fais en compagnie de Pascal, le rythme est bon et je suis toujours en mode économie car nous ne sommes toujours qu'en début de course.
Sur cette partie Sylvain Court ( champion de france de trail longue distance 2014 ) nous rattrape et nous double assez facilement pour disparaitre de notre champ de vision assez rapidement, lui aussi va trop vite pour moi à ce moment et je laisse filer.
Km 31 : ravitaillement de St André les Vézines, mon équipe est surmotivée et bat un nouveau record du monde de ravitaillement, c'est extraordinaire !!!!! :)
Je repars en compagnie de Pascal et à ce moment on aperçoit le 4ème.
Km 32 : Apercevant le 4ème, je mets la machine en route ! Je me dis que je suis bientôt à mi course et que maintenant, vu que je me sens vraiment bien je peux commencer à faire des efforts. Je rattrape donc le 4ème assez vite tout en lâchant Pascal, et je décide de prendre les choses en main !

Km 34 : à mon grand étonnenement je rattrape aussi Sage CANADAY dans la descente, je le double et je me dis qu'en montée et sur du plat il envoie du steak mais comme on peut pas tout avoir, forcément en descente il doit avoir plus de mal ... et tout ça me regonfle le moral car je dois être 3ème, c'est énorme, un podium se profile sans doute !!! :)
Km 36 : ça remonte et forcément Sage CANADAY me repasse devant mais je reste collé à ses baskets, tellement collé qu'il se plante de chemin et tel le mouton de base je le suis...! Tout ça doit nous faire perdre une minute, prout caca boudin !!!! Enfin on a quand même limité la casse mais ça a permis au 5ème de nous rattraper.
Km 39 : longue descente où je prends la tête mais je ne prends aucun risque, le rythme est bon mais sans plus, j'ai tellement de souvenir de crampes qui arrivent en descente que lors de toutes les descentes j'en garde sous le pied pour éviter ces crampes qui peuvent arriver en fin de parcours et te foutre en l'air ta course .

Km 43 : et pour changer, on remonte ! A la différence que là je décide de faire l'effort dans la montée, Sage CANADAY me talonnne et je veux pas le revoir me passer devant !
Et ça fonctionne, je me sens toujours super bien, dès qu'on peut courir je cours, j'arrive à bien relancer, je suis pas trop dans les tours, et Sage CANADAY lâche du terrain, que ça fait plaisir quand tout fonctionne !!! Je suis 3ème, génial !!!!
Km 45 : ravitaillement de Pierrefiche : mon équipe assure toujours autant avec le sourire. Qu'est ce que ça fait plaisir de partager ça avec la famille !
Et autre super bonne surprise, j'ai le deuxième qui repart du ravito lorsque j'arrive.
Km 46: Alors là, ni une ni deux une chasse poursuite est lancée !
Km 48 : et je refais rapidement mon retard sur le deuxième qui n'est autre que Sylvain Court et je le double. Celui-ci reste sur mes talons et je lui dis qu'il faut qu'on rattrape l'américain qui est devant nous, on est en France et ce serait bien qu'un français gagne !
Km 51 : fin de la petite montée, je dois avoir une petite minute d'avance sur Sylvain et en théorie le premier est à moins de 2 minutes. Quel suspense! Et le podium se profile à l'horizon car je me sens toujours assez frais et bien .

Km 52 : tout ne peux pas être parfait et Sylvain me rattrape dans la descente, il va super vite le bougre !!! Après plus de 50km de course il m'a impressionné de descendre à cette vitesse, ça va être chaud chaud chaud la fin de course !!! Surtout qu'on nous annonce le premier à 30 secondes: on va le croquer oui !!!!
Km 53 : on rattrape le premier, la jonction s'est faite facilement, et on va finir la descente à 3. Dans ma tête je me dis que j'ai vraiment un coup à jouer car en côte j'ai l'air d'aller plus vite que Sylvain, et vu qu'on a rattrapé Zach MILLER je me dis qu'il doit être cuit et que ça va être une formalité.
Km 55 : fin de la descente et là franchement j'ai perdu un oeil, Zach MILLER nous a mis une accelération de fou, il a démarré et j'ai même pas pu le tenir 30 secondes, j'ai du le laisser partir à contre coeur mais cette accélération nous a fait exploser, Sylvain a laché du terrain sur moi et nous nous retrouvons donc tous isolés.
Après cette accéleration je me suis dis que cet américain était vraiment un Monsieur et qu'il s'amusait avec nous: il nous laisse revenir et repart comme si de rien n'était, dans ma tête je me disais "respect Monsieur" !
En terme d'écart je devais avoir une minute de retard sur le premier et une minute d'avance sur Sylvain je pense.
Km 62.5 : ravitaillement en eau à Massebiau, je prend les 15 secondes qui vont bien pour remplir ma gourde, une longue côte nous attend et je veux continuer à bien m'hydrater.








